Le Matin d'Algérie
Le Matin était un quotidien national d’informations généralistes, francophone. Il a été fondé par trois anciens cadres du Parti d’Avant-Garde Socialiste, le PAGS, issu de l’ancien Parti Communiste Algérien. Mohamed Benchicou, Said Mekbel et Fodil Mezali faisaient aussi parti du staff des journalistes d’un autre quotidien « Qui sort quand il peut », Algérie Républicain.
>>Mohamed Benchicou,
fondateur du Matin
Profitant de l’ouverture politique et de l’aide gouvernementale accordée aux journalistes qui voulaient fonder des journaux indépendants,
le Matin est né, en mil neuf cents quatre-vingt et onze. Il s’est vite distingué par sa ligne éditoriale hostile au pouvoir et aux islamistes. Il fut plusieurs fois suspendu et n’a pu reprendre que grâce à la témérité de ses fondateurs. Trois de ses journalistes ont payé de leurs vies leur engagement dans le journal. Ameur Ougueni et Said Tazrout en mil neuf cents quatre-vingt-quinze, après l’assassinat de son rédacteur en chef et fondateur, Celui qu’on appelait Mesmar Djeha, Saïd Mekbel. Ils ont été assassinés par les intégristes islamistes qui avaient juré de s’en prendre à eux, en leur qualité de journalistes et de communistes. Malgré cela, le journal a continué à faire dans la résistance et son directeur a publié un pamphlet contre le président Bouteflika, intitulé « Bouteflika, une imposture algérienne ». Benchicou a été l’un des plus virulents opposants à un deuxième mandat pour le président en exercice. Ce qui lui a valu d’être arrêté, officiellement pour d’autres raisons, et d’être condamné à deux années de prison fermes, en deux mille quatre. Les locaux du quotidien furent saisis et mis en vente, et le journal a fini par arrêter de paraître.
Le
journal tabloïde Le Matin était l’un des plus vendus à son époque. Son tirage quotidien avoisinait les cent mille exemplaires. Il traitait des informations nationales essentiellement tournées vers la politique, l’économie, le social et le culturel. Il publiait régulièrement des enquêtes et des reportages, ainsi que des interviews de personnalités politiques de premier plan, ainsi que des analyses économiques. Le billet quotidien de Saïd Mekbel, intitulé Mesmar Djeha, avait largement contribué à rende le quotidien très populaire.
A sa sortie de prison, après avoir purgé une peine de deux années, Mohamed Benchicou fonda le journal électronique qui se veut la continuation de la version papier, Le Matin.dz Il s’est donné pour sous-titre, le journal des idées et des débats. Sous la direction de son fondateur, le journal électronique publie des articles directement dirigés contre le régime. Certains anciens journalistes, à l’exemple d’Arezki Metref, signent des articles ou des chroniques, rendant Le Matin.dz de plus en plus présent sur la sphère Internet de l’Algérie. Sur son site web (www.lematindz.), le journal publie quelques informations générales, mais consacre l’essentiel de son espace au débat et à la critique. Entre la rubrique « Actualité » qui rapporte les informations générales et celle relative à «la « Politique », puis une autre consacrée à l’ « Analyse », avant les « Débats », le journal laisse de la place à la « Culture », à « L’Algérie qui résiste », et aux affaires maghrébines ainsi qu’à la mémoire. Tout y est abordé sous un regard critique, et les journalistes du Matin.dz ne ratent pas l’occasion d’égratigner le régime, les islamistes ainsi que leurs adversaires politiques. Ce n’est pas un simple journal d’informations générales. C’est surtout un outil de lutte politique, ou des responsables politiques de tous bords sont interpellés et critiqué sans complaisance.
De son côté, le troisième fondateur du journal Le Matin a fondé son propre quotidien, intitulé « La Cité ». Les billets de feu Said Mekbel y sont republiés quotidiennement.
N. Ziani pour le journal info
Algerieinfo, Presse d'Algérie, Presse dz
Liens Externes: