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Le Quotidien d’Oran est un journal d’informations générales en français. Il est basé à Oran. Le journal a été créé en mil neuf cents soixante quatorze par un groupe de près de quatre-vingt-dix citoyens réunis autour de Mohamed Abdou Benabbou, son fondateur. Même s’il traite des informations nationales et internationales, l’actualité économique sportive et culturelle, son champ d’action reste l’actualité d’Oran et de sa région. Ce qui ne l’empêche pas de consacrer des espaces aux informations des régions Centre et Est du pays. Même si sa tendance est régionale, sa couverture est nationale. Le Quotidien d’Algérie a un tirage avoisinant les cent cinquante mille exemplaires par jour (150 000).
Ces derniers temps, le journal a pris encore plus d’importance, depuis que son chroniqueur vedette, Kamel Daoud a obtenu des prix littéraires importants, suite à la publication de son roman « Meursault contre- enquête ». L’animateur de « Raïna Raïkoum » a aussi été la cible des islamistes, dont le représentant a appelé à son exécution, suscitant ainsi la réaction de l’opinion publique à qui cela a rappelé les années de la décennie noire.
En deux mille huit, et à cause de ses positions sur le conflit au Sahara Occidental, le site web du journal a été piraté par des hackers marocains.
Le Quotidien d’Oran, en plus de ces rubriques, de ses chroniques et de son éditorial, a aussi été rendu célèbre par ses pages du Jeudi, réservées aux débats. De grandes plumes côtoient celles de simples universitaires abordant toutes sortes de sujets et essayant d’aller au fonds des choses. L’édition du Jeudi du Quotidien d’Oran est la préférée des cadres, universitaires et intellectuels algériens, qui y trouvent matière à réflexion.
Le Quotidien d’Oran publie aussi des suppléments qui lui permettent d’apporter des informations plus approfondies dans un certain nombre de domaines et de toucher un lectorat qui n’est pas spécialement intéressé par les seules informations liées à l’actualité politique et sociale. C’est ainsi que quatre suppléments sont proposés aux lecteurs : le Supplément Automobile, qui traite des informations relative aux nouveautés, aux techniques et au marché automobiles. Le deuxième supplément est appelé « Supplément autour du monde », qui est une véritable ouverture à l’international, permettant au lecteur de découvrir le monde et ses méandres. Le troisième supplément est quant à lui, plus spécialisé, puisqu’il touche à l’économie. Des études assez poussées sont ainsi présentées aux lecteurs, ainsi que des analyses pointues. Des interviews d’acteurs économiques sont aussi réalisées, permettant aux lecteurs d’aller plus loin que les informations d’actualité présentées au quotidien. Enfin, le dernier supplément concerne les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Avec celui de l’Automobile, c’est celui qui attire le plus le jeune lectorat. Il contient une foule d’informations sur les outils informatiques, télévision, téléphonie, etc… Sans oublier l’Actualité Autrement Vue, qui est une analyse approfondie des phénomènes et événements qui nous entourent. Certaines analyses sont publiées sur plusieurs numéros.
Le Quotidien d’Oran ne semble pas disposer de bureaux régionaux. Par contre, il a développé un réseau de correspondants qui lui permet de couvrir l’ensemble du territoire national.
Lsite web du quotidien d’Oran (www.lequotidien-oran.com) est assez atypique. Même s’il est très pratique, son esthétique est assez inhabituelle. Ses concepteurs ont plus mis l’accent sur sa souplesse et son contenu que sur son ergonomie et sa beauté. Cependant, certains liens ne semblent pas être fonctionnels, à l’exemple de « Favoris » qui ne répond pas!
En plus d’être journaliste, Kamel Daoud est aussi écrivain. Il a réalisé des recueils de ses chroniques publiées dans le Quotidien d’Oran, écrit des nouvelles et un récit. Mais c’est son dernier roman qui l’a fait connaître à l’international. C’est en fait, le développement d’une chronique qu’il avait publiée en 2010, intitulée « Meursault, ou l’arabe tué deux fois ». Il a ainsi publié aux éditions Barzakh en Algérie, puis chez « Actes-Sud » en France un roman qui a défrayé la chronique. Il a tout de suite été repéré par Valérie Trierveiller, l’ex compagne de François Hollande et ex première Dame de France, qui était également journaliste à Paris-Match. En présentant le roman de Kamel Daoud, elle le qualifie de « livre puissant dont l’écriture touche au cœur ». Ce roman intitulé « Meursault contre-enquête », se veut une suite au célèbre roman d’Albert Camus, « L’Etranger », publié soixante-dix ans auparavant. Dans ce dernier, le narrateur, du nom de Meursault, tue « un arabe ». Kamel Daoud s’est mis dans la peau du frère de la victime, pour raconter la suite de l’histoire, d’un autre point de vue que celui de Meursault. Dans ce roman, la victime cesse ainsi d’être anonyme. Kamel Daoud lui donne une identité et lui invente une histoire, le sortant de l’anonymat dans lequel l’avait confiné Albert Camus. Le livre a été salué par toute la presse généraliste et spécialisée. Son auteur a ainsi eu le courage de s’attaquer à l’œuvre monumentale du Prix Nobel de littérature, Albert Camus, en mettant en exergue la différence de point de vue sur un fait divers, par deux sociétés différentes à deux époques différentes. Daoud a donné des dizaines d’interviews, et a été invité sur de nombreux plateaux de télévision et à des émissions de radios. Son roman a obtenu de nombreux prix littéraires en Algérie et à l’étranger, dont les prix « Escales Littéraires » en Algérie, « François Mauriac » et celui des « cinq continents de la francophonie », en France. Il a raté d’une seule voix le prix Goncourt 2014, trahit, dit-on, par Tahar Ben Jelloun, coupable de manque de solidarité avec un confrère algérien. En Algérie même, il a été victime du sarcasme de Rachid Boudjedra, soupçonné de jalousie à l’égard de son confrère qui lui a ravi sa place sur le podium littéraire. Invité sur le plateau d’ « On n’est pas couchés » de Laurent Ruquier sur France 2, les chroniqueurs, pourtant réputés pour leurs critiques incisives, n’ont pas tari d’éloges à l’égard de l’auteur et de son roman. Ils étaient même surpris par les réponses de leur invité qui assumait parfaitement son discours et ses positions.
Aujourd’hui, Kamel Daoud continue ses chroniques dans le Quotidien d’Oran, et publie dans le journal électronique « Algérie-Focus ». Il est encore invité pour des signatures et pour des conférences, par des associations et des universités, malgré les menaces dont il est l’objet. Il a d’ailleurs déclaré qu’il avait l’intention de continuer son travail sans se soumettre à la peur des intégristes et sans s’exiler à l’étranger. Son terrain de combat reste l’Algérie. Pour lui, « pour gagner la guerre, il faut d’abord gagner la bataille culturelle ».
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