Al fadjr جريدة الفجر
Le journal Al Fadjr est un quotidien arabophone algérien qui est né le 5 octobre 2000. Soit 22 ans après l’ouverture du champ politique aux partis et associations et à la presse privée. Une date qui n’est pas dû au hasard du calendrier mais bien étudié pour mettre en exergue, dès l’entame, sa ligne éditoriale qui s’inscrit dans la lutte pour la démocratie et la liberté d’expression.
Deuxième singularité : dans l’univers très masculin des média algériens, le collectif est dirigé par Madame Abla Hadda Hazem. Première directrice de publication et fondatrice d’un quotidien généraliste arabophone en Algérie. Hadda Hazem, aujourd’hui la cinquantaine, n’est pas une inconnue du microcosme journalistique et politique du pays. Femme opiniâtre et au franc-parler avéré, sa carrière journalistique sera ponctuée d’aventures tumultueuses avec les autorités. Déjà en 1993, El Massa, journal étatique où elle avait fait ses premières armes, avait été suspendu pendant trois jours en représailles à un de ses articles. Mais elle a également inscrit son nom dans les annales de ce journal, comme par exemple, avec l’interview d’une grande icône du cinéma égyptien de l’époque, Adel Imam, un autre empêcheur de tourner en rond.
Avec l’ouverture démocratique en 1989/90, elle, qui rêvait depuis son enfance de devenir journaliste tente plusieurs expériences dans diverses publications spécialisées. Elle s’établit pendant un certain temps à Annaba où elle est correspondante de El Youm, un autre quotidien arabophone privé.
Une année après l’arrivée au pouvoir de Abdelaziz Bouteflika en 1999, elle décide de se donner les moyens adéquats pour dire son mot. Elle crée son propre journal, Al Fadjr (L’Aube). Tout un programme déjà.
De facture assez classique, le quotidien El Fadjr (version papier) se compose des rubriques traditionnelles : 2 pages pour Evènements, 2 pages pour l’actualité nationale, 1 page pour l’Economie, 1 page pour la Régionale, 1 page pour Actualités de l’Est, 1 page pour l’International, 4 pages de Sport (journal du dimanche), 2 pages Opinions (courrier des lecteurs),1 page consacrée aux affaires juridiques Tribunal, 1 page pour le Vécu, 1 page pour le coin Artistique, 1 page Culture, une page Détente, une page « Rtila » ou sur la Toile avec un espace caricature, et la 24 où domine la chronique de Hadda Hazem. Les pages restantes sont occupées par des insertions publicitaires (appels d’offres, et un opérateur téléphonique).
» Madame Hadda Hazem, directrice-fondatrice de El Fadjr.
Aujourd’hui, en plus de la rédaction centrale à la Maison de la Presse Tahar Djaout à Alger, le journal qui emploie 70 personnes, dispose de quatre bureaux régionaux, tous situés à l’Est du pays (Constantine, Sétif, Annaba et Jijel).
AlFadjr, édité par la Sarl Erraid Lil Ialem, a son propre réseau de distribution nationale. Par ailleurs, une version électronique est également disponible à l'aadresse:
www.al-fadjr.com.
Hadda Hazem, qui se dit progressiste, ne peut se départir de dénoncer les travers et autres incohérences du système politique et des affaires. Dans son éditorial-chronique intitulé «Assatir» (Légendes), elle écrit, décrit et crie son opposition. Elle l’apprendra à ses dépends que le retour de manivelle peut arriver quand on s’y attend le moins. En 2006, alors qu’elle s’apprêtait à s’embarquer pour Beyrouth, la capitale libanaise, pour participer à une conférence internationale sur le rôle des médias et la démocratie, elle se retrouve en prison à El Harrach (banlieue est d’Alger) pendant 18 jours pour un chèque sans provision qu’elle aurait remis à son imprimerie. Courageuse et tenace, elle n'a pas la langue dans sa poche. Ni son stylo. Elle profitera de ces « vacances » pour réaliser un reportage en 13 parties sur la condition carcérale des femmes sous le titre «Yawmiyate sadjina» (Journal d'une détenue). Car il en faut plus pour ébranler les profondes convictions de cette dame, fille de moudjahid, dont le billet étrille quotidiennement les personnalités politiques au pouvoir et dans l’opposition.
» "Le 4e mandat est un scandale" selon la journaliste Hadda Hazem dans le JT.
A l’annonce de la candidature du président sortant Bouteflika en 2014 pour un quatrième mandat, Hadda, la journaliste tout-terrain sort carrément dans la rue pour manifester son opposition aux côtés des jeunes et notamment du mouvement Barakat. Elle se fait embarquer à chaque manifestation et puis libérée quelques heures après. Philosophe, elle professe : «Un journal, c'est avant tout des valeurs». Mais le 2 juin, moins de deux mois après la nouvelle investiture, la nouvelle tombe comme un couperet. La Société d’Impression d’Alger appartenant à l’Etat exige le règlement cash des factures impayées.
Le journal Al Fadjr cesse de paraître. Pour Hadda Hazem, c'est une mesure arbitraire et une affaire politique qui ne dit pas son nom.
Aujourd’hui 08 février 2015, Al Fadjr entame sa quinzième année d’existence et publie son 4359ème numéro. Le journal se vend toujours à 10 DA. Et Hadda Hazem est toujours fidèle dans l’emplacement réservé à sa chronique en page 24.
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- Tel:021 65 76 60 – 021 65 76 78
- Fax:021 65 76 73
- Email:fadjr2011[at]al-fadjr.com
- Email de Mme Hedda:hadda[at]al-fadjr.com
F.Mokdad pour
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