El watan dz
El Watan a été l’un des premiers journaux indépendants, nés après que le gouvernement de Mouloud Hamrouche, sous Chadli, ait autorisé la création d’une presse privée en Algérie, et en assurant deux années de salaires aux journalistes qui tentent cette aventure.
El Watan est un tabloïde qui est né en 1990. Il a été créé par d’anciens journalistes du quotidien gouvernemental El Moudjahid. Son directeur, Omar Belhouchet a été honoré par l’Association Mondiale des Journaux, en lui remettant la « Plume d’Or de la liberté», en 1994. Le quotidien est un journal d’informations générales. Il traite de l’ensemble des thèmes de la vie nationale. Il est considéré comme étant le plus sérieux et le plus fiable des journaux algériens. Aux côtés de son directeur, plusieurs de ses journalistes ont reçu des prix prestigieux, aux niveaux national et international.
Tout comme les autres journaux indépendants, il a eu affaire à deux obstacles majeurs sur son parcours. Le terrorisme et la censure gouvernementale. Omar Belhouchet lui-même a échappé à un attentat terroriste, tandis qu’un de ses correspondants à Mostaganem a été assassiné. Le journal a souffert également avec les différents gouvernements.
Une de ses journalistes, Nacera Benali a révélé un attentat perpétré contre une caserne de gendarmerie de Laghouat, faisant cinq morts, en 1993. Elle fut arrêtée, en compagnie d’Omar Belhouchet et de quatre autres collègues et mis en garde à vue pendant soixante-douze heures. Le journal a écopé d’une suspension de quinze jours. L’année d’après, le journal fut une nouvelle fois suspendu pour une durée de quinze jours, pour avoir révélé des informations sensées être confidentielles, sur l’acquisition par l’Armée algérienne de matériel de lutte anti-terroriste.
En 1995, suite à la révélation par le journal d’une affaire de corruption, impliquant le ministère de la Santé, Omar Belhouchet fut mis sous contrôle judiciaire. L’année d’après, de nouvelles pressions furent exercées sur le journal, suite à des révélations faites, en rapport avec le massacre des populations par des terroristes.
En 1998, de nouvelles révélations publiées par le journal lui vaudront de nouvelles condamnations, avant de subir la plus grave des suspensions en 1998, suite à des révélations faites concernant le principal conseiller du président de la république. Ce dernier finira par démissionner de son poste, ouvrant la voie à la démission du président de la république quelques mois plus tard, et l’organisation d’élections présidentielles anticipées. Le journal sera suspendu pour un mois, suscitant la solidarité des autres titres de la presse indépendante.
Enfin, en 2002, le correspondant du journal à Tébessa sera enlevé et torturé par des barons de la mafia locale, alors que son avocat échappe de justesse à une tentative d’attentat, provoquant le suicide du journaliste.
Les rubriques du journal El Watan touchent à tous les domaines de
l’actualité nationale et internationale, les sports, l’Economie, la Culture, … De plus, et de façon régulière, des contributions sont publiées dans le quotidien, signées par des universitaires, des hommes de culture, de lettres ou de politique.
Le tirage quotidien d’El Watan est certifié par l’organisme français « l’Office de Justification de Diffusion », l’OJD. Ce dernier certifie que le tirage du journal dépasse les 150.000 exemplaires, le classant en tête des journaux francophones d’informations générales, et en quatrième position après les trois premiers journaux arabophones (Elchourouk, Elkhabar et Ennahar eljadid).
El Watan a aussi une édition du week end, qui est tirée à plus de 120.000 exemplaires. Les pages centrales du quotidien différent selon cinq éditions régionales : centre, Kabylie, Est, Ouest et Sud. Ces éditions sont renforcées par une tentative du journal de se rapprocher de son lectorat, par l’intermédiaires de pages dédiées à l’information de proximité. Ainsi, douze pages, à l’instar d’ »Alger Infos », « Sétif Infos », « Blida Infos », …viennent rapprocher les lecteurs du journal. En plus de cela, le quotidien propose des suppléments consacrés aux « Arts et Lettres », l’économie, l’immobilier, …
De façon ponctuelle, et à l’occasion d’événements spécifiques, El Watan offre gratuitement des Hors-Séries, consacrés à la fête de l’indépendance Nationale, à la commémoration des événements d’Octobre 88, etc… Tout cela a été rendu possible grâce à l’acquisition en 2001 d’une imprimerie, en association avec le journal arabophone, « El Khabar », se libérant ainsi de la dépendance vis-à-vis de l’imprimerie gouvernementale.
Enfin, notons que le journal a été l’un des premiers à se doter d’un site Internet (www.elwatan.com), dont le nombre de visites dépasse parfois celui du quotidien français, « Le Monde ».
Pour l’avenir, El Watan compte se lancer dans l’audio-visuel, en créant une chaine de télévision et une station de radio.
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